Puisqu'il faut bien tracer la route

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lundi 9 novembre 2009

La fille aux cheveux rouges


On aurait dit une fille de mauvaise vie, avec ses cheveux rouges, ses jupons trop volants. Son âme était résille quand on ne s'aventurait pas assez prudemment. Peut-être qu'une brindille l'aurait mariée au vent, quand elle se faisait manille entre les amours vaines et les bonheurs trichants.
Au gré des reculades, des « j'veux aller de l'avant », elle était une petite fille qui ne savait pas vraiment, où ses marées montaient, eaux vertes déssalants, sur les prés qui fleuraient le zénith rasant. Il y avait toujours la trace de rouge sur le bord de ses lèvres, celle qui dépasse, celle qui te lasse parce qu'elle dessine cette image, cette silhouette qu'elle n'aime pas vraiment, celle qui résiste, qui se colle à ton col même si elle ne te laisse aucune trace de sang. Du sang, il n'y en avait qu'à l'éveil, après la vie, après Ménilmontant, après qu'on ait cousu l'hier sur cet intestin grêle qui va en se nouant. On parcourt le présent avec les mains dans le dos, on joue à la marelle mais l'amour c'est flippant. C'est comme un grand bal pour débutants, on se marche sur les pieds alors qu'on voudrait bien, qu'on voudrait tant. Une valse parfois, un tango sur trois temps, un coup pour faire comme si, un autre, le temps qu'on ment, et le dernier pour en écrire le roman.
Elle avait ses paumes ajustées sur le bord des paupières, le nez retroussé par la brise et un sourire qui embrassait le ciel telle la figure de proue d'un vaisseau immobile... Le dos cambré, les hanches esquissées sur le roulis arrière de la mer des marins naufragés en quête de sa terre. Quand on fermait les yeux, on la voyait encore, comme une empreinte que l'on ne peut défaire, comme une chevalière qui s'agrippe aux doigts. Quelles ombres oseraient griffer la piste, l'avant-bras du funambule qui équilibre l'artiste quand il travaille les cavités hautaines et les méandres d'une veine... On aura beau lui dire que c'est le dernier métro, l'instant qui se gaine avant la tombée du rideau... Sans cesse, sans égard, ni même le soupçon d'un hasard, c'est l'absurde des alluvions les dérisions de sa Seine. Elle est le bébé, l'éternel renouveau, l'impitoyable rengaine de l'enfance sacrifiée à l'autel de ce qu'on croyait être de marbre, mais un peu plus chaud, celle dont on se fait le refrain d'une indicible chanson.
Elle ferme les yeux, le derme à l'épicentre du tourbillon de la vie, des reflux dont on ne sait toucher ni la fin, ni l'extrême. Elle termine le voyage sur l'encolure qui s'est étendue là, dans les étoiles anciennes de pupilles amoureuses, casée, comme ça au creux de ces bras la ceignent tout en l'ayant perdue.
[...]
(à terminer)

dimanche 5 juillet 2009

Aux calendes de juin



Aux calendes de juin, dans les vaux où le temps
A brui les souvenirs pour les rendre sans teint
L'intestin se mutine au son des vers hautains
Qui chantonnent que rien ne pardonne le sang

Le soleil peut brunir la peau de la Madone
Aux rythmes fats et vains d'une nuit qu'on pastelle
Pour la faire tenir à cette jarretelle
Où la fin est rengaine à celle qui se donne

Emporte-la bien loin sous le vent dans la veine
Avant que le regain au matin ne l'égrène
Dans le gris du crachin qu'elle porte en son sein

T'auras beau jeu d'écrire sur les murs de Sienne
Que le rouge était beau qu'il crevait le dilemme
L'ombre de l'assassin sera toujours la tienne



dimanche 7 juin 2009

Gnossienne dépravée

Cet arbre était aux flancs d'une danseuse vaine
Impeccable vilaine à la chaussure d'argent
D'un mot d'une dégaine au goût d'un air d'antan
Rimant à cet instant où le rien entre en scène

L'esquisse d'un bordel à l'automne d'amants
Rivée sur ses arpents où s'endort l'arc-en-ciel
Avait le goût vibrant de la source d'un miel
Du mors artificiel qu'on garde entre les dents

Sa langue dégustant les neiges éternelles
Elle engendra l'enfant le temps d'un juste ciel
Au darne d'un roman qu'on dessinait de larmes

L'intrus de l'intriguant pour qu'il pose les armes
Et laisse le palan pendre l'amour de l'elle
Quand ils savaient jouer encore à la marelle

dimanche 15 février 2009

Les impasses et l'autre reste


A l'évident d'un mot qu'on croyait d'infini
La corde s'est tendue sous le poids des pendus
Et la nuit des rameaux même l'oiseau a tu
La violence, l'abus de sa plume salie

A ne croire à la vie qu'à la mort du désir
Sur l'autel infesté de ce sexe jauni
Les pages ont noirci chaque phrase dénie
Que le lucre étoilé soutirait au plaisir

Accrochés à ce mors les enfants sans destin
Ont pleuré les couteaux à la gorge de l'âme
Qu'ils croyaient au troupeau réserver tout le drame

Mais le trait n'est pas droit dans le creux de leurs paumes
Et personne n'est roi au pays de leurs mains
Qu'ils veuillent se lier ou unir leurs lymphomes

dimanche 1 février 2009

Ce n'était rien qu'une chanson


Ce n'était rien 
qu'une chanson
Un jour sans fin
Une illusion
La rive aux mains
L'eau au menton

Ce n'était rien
Pas même un son
L'ombre d'un sein
Qui faisait don
D'un corps félin
Nu de saison

Ce n'était rien
Et sur le pont
Ce traversin
Qui joue au con
Avait l'engin
Dans l'alluvion

Ce n'était rien
Qu'un peu de plomb
Au creux de reins
Gris de passion
Pour un bambin
Noyé au fond

Où fut le bien
Si moribond
Qui fut demain
Puis nos étrons
Quand la catin
Toucha le tronc

dimanche 4 janvier 2009

Immortel

Je garderai mes mains sur l’ombre de tes cendres
Pour que le corps exsangue et la courbe outragée
Palissent un ciel rance aux miels des enragés
Au milieu des vilains qui ne font que s’étendre

Je n’ai assez joué au piano de décembre
Les notes du salaud aux doigts qui t’ont pliée
Où flotte le drapeau de l’air des avinés
Que ton cul fort zélé a rempli de ses membres

Qu’importe les iris qui viendront y pousser
Chaque pétale meurt des pleurs qui ont mouillé
La terre syphilis aux bras des oubliés

Le parfum du santal orne l’air asphyxié
De l’effluve d’un sexe honnis de ces ravins
Mais qui ne cessera de revenir sans fin.

vendredi 15 août 2008

Au rebord de la nuit...


Découvrez The Verve!
Je te laisse les mots
Sur le fil du papier
Pour l'heure dépravée
Sous la fleur de pavot
Que la toile araignée
Ne retienne ce La
Qui se meurt crescendo
Sous les heurts qu'ont saigné
La musique d'en bas

Je te laisse mes trops
Pour marcher sur tes pas
L'impossible "on y croit"
La chanson d'un salaud
Sur le fil d'un papier
Au chevet de la nuit
Qu'a sonné notre glas
Qu'a coulé dans nos flots
Dans un rêve de vie
Pour une Eve de trop

vendredi 8 août 2008

Du dit vain à sa mort


Découvrez Saez!

On a refait la route
Le chemin de nos doutes
Sur l'autel du silence
Qui crevait l'opulence
De ce qu'on avait fait
Et Dieu sur le rebord
De ce lit imparfait
Qui nous brillait encore
A foutu notre Alice
Au pays des merveilles
Le cul dans le calice
De ce rêve au réveil

On a refait le jeu
Sur le rythme des chairs
Qui priaient sur nos vœux
De ces mieux éphémères
Et à l'aube au combat
Des murmures secrets
Au théâtre d'en bas
C'est ce dieu si mal fait
Qui t'a fait ma catin
La reine de mes riens
La morte de mon sein
Sur l'hymne de tes reins

On a refait la voûte
De ce ciel en déroute
Où brille encor cette ombre
De l'idée en décombres
De l'union de nos fées
Au berceau d'un couffin
Dont on cherche encore
La tombe profanée
L'embryon de nos torts

samedi 7 juin 2008

Va et Vient


Je me souviens de toi quand tu étais encore
Que tu avais les cieux attachés à ton corps
Je me souviens de toi quand tu étais mes yeux
Que tu mussais les torts à l'ombre des aveux
Je me souviens le ciel quand il coulait le bleu
En rêves deux par deux fondu par le remords

Je me rappelle hier aux tendres souvenirs
A l'accroche des mains qui laisse l'avenir
Aller et puis venir sans craindre le matin
Sourire aux petits seins, et l'iris l'air de rien
Je me rappelle hier le voeu au vers du vin
Qui sent encor l'éther des morts de ce vagin

Je me souviens de toi, je me rappelle hier
Mes mains n'ont plus de doigts pour parcourir ton lierre
Refaire de la vie, de l'or et des mystères
Je me souviens de toi, je ne sais plus hier
Quand le fruit défendu s'est écrasé à terre
La mémoire est têtue, l'enfant au cimetière.


dimanche 6 avril 2008

Au bal des nouveaux-nés

Privez-moi de mes sens
Si je ne puis prêter
Sur l'autel de l'offense
Que je vous ai donnée
Ce serment d'allégeance
Qu'un autre a incendié
Au mur nu de l'absence

A fouler les chemins
De l'orgie de nos cœurs
J'ai crevé l'or mineur
D'une envie sans dessein
Ecroulée du déni
De ce rêve au matin
Entravée de ces nuits
Dont on craint la primeur

Et la fille empalée
Sur le vit indécent
Aux transes de papier
Que l'on tord en souffrance
Pour la plaie du passé
Souffrira en silence
Par ce pacte liée
A l'odeur de l'enfance

La déviance arrimée
Dans ce qu'étaient nos heures
A filé laminée
Par le feu des rancœurs
Qu'on voudrait oublier
Mais qui dansent sans peur
Au bal des nouveaux-nés

jeudi 3 avril 2008

La place du père


Combien de temps
lui faudra-t-il ?
Pour faire le deuil
de cet enfant
In utero
et sans les mots
De la maman

Combien de fois
Refera-t-il ?
Les mêmes erreurs
de "sang amour"
Pour se prouver
Qu'il a été
Sans être sourd

Combien de lignes
De mots crachés
Sur cet autel
Abandonné
Comme une stèle
Gravée d'indigne
Peinte au mensonge
des vérités

Rêve infichu
De mue ratée

lundi 24 mars 2008

Noces de papier

Le stylo frémissant
Dans la main qui le tient
Dessine tes tourments
Qu'une nuit j'ai fait miens
Le galbe d'un mollet
La flamme feu follet
Qui brillait dans tes yeux
Quand on comptait par deux

Le crayon va crissant
A la courbe en cheveux
Se fiche en s'empalant
Là où l'on met nos voeux
Notre or n'était pas lait
Quand il disparaissait
Sous le zeste de peau
Qui se faisait dévot

Bébé n'est pas si laid
Quand au soleil couchant
Des rêves qu'il faisait
En nos deux cœurs amants
Mais au matin sordide
Dans ce ciel qui se vide
Il ne restait que sang
En flaque qui s'étend

La plume sans son encre
En grave le papier
Y jette toutes ancres
Pour ne pas oublier
Que l'aube l'eût été
Si le vent si rebelle
S'en était pas mêlé
Pour lézarder le ciel

Lors la gomme à la main
On baisse le rideau
On se saoule de vin
Pour tenir le radeau
Sur le bas de tes reins
Fichu de ce ravin
Qui lorgne dans nos yeux
Cet embryon défunt

jeudi 20 mars 2008

Estomper les encrages

Sur la plage mouillée on a vidé la mer
Pour éteindre le feu où l'on a fait mouillage
Un instant où nos voeux étaient fous et pas sages
On a joué, on a su tous ces moments sans guerre

Evidemment que l'on regrette bien des choses
De l'avoir mal fait et enfanté cette pluie
Cet orage sans fin qui a noyé nos cris
Evidemment que l'on se jette ce morose

On n'écrit plus les mots, aux couleurs plus le rose
On se vit dans les bars, à la nuit au comptoir
On inscrit trois lignes que l'on voudrait en prose

On crie, on enrage d'avoir laissé mourir
Le vent au rivage d'un enfant du hasard
On laisse dériver pour ne plus revenir

dimanche 16 mars 2008

Les gerçures de l'aube

Aux augures qu'on plantait
A nos yeux sans greffon
Cette bulle qui naissait
Dans ce ventre siphon
La rature sur la plaie
Et le bleu pour le fond
Libellule d'imparfait

Sur ces cils de Rimmel
Maquillage sans passion
L'on ouït la ritournelle
Cette vague démission
Sourde aux vils appels
D'un grillage hors saison
Qu'on remit au dégel

Aux fêlures qu'on savait
De nos vœux déraison
La spatule cimentait
Nos plats-ventres griffons
En sutures qui saignaient
Notre "areuh" trop mignon
Tarentule de nos "mais"


dimanche 24 février 2008

Il n'était qu'une fois

Dans la vigne enamourée
Qui se cache à l'ombre du drap
C'est ton rire mon émoi
Dans la vigne enamourée
Qui t'arrache à ton sein dressé
Le soupir des cris sans voix
Dans la vigne enamourée
Qui se cache à l'ombre du drap

Aux matins qui s'arc-en-ciel
Tu avais encor l'air des fées
Le désir de lui ou d'elle
Aux matins qui s'arc-en-ciel
Sur ce ventre qui s'est enflé
D'une tendre mélopée
Aux matins qui s'arc-en-ciel
Tu avais encor l'air des fées

C'était beau comme ces contes
Qui se racontent qu'une fois
Où rien n'existe ne compte
C'était beau comme ces contes
Tous ces récits qu'on écrit pas
Sous couvert de cette honte
C'était beau comme ces contes
Qui se racontent qu'une fois


samedi 9 février 2008

D'art et d'essai

Et je vous attendais
Au détour d'une rue
Sur le bord d'un quai
Brouillé de rêves déçus
D'extase de draps défaits
Et je vous promettais
Ce que les anges déchus
Ont laissé sur le parapet
La courbe de vos seins menus
L'enjôleur de votre cul
A ce zénith qu'on n'a pas tenu
Juste du bout des doigts
Qui nous a laissé sans vie sans voix
Et nous avons "mouru"
Dans ce film d'art et d'essai

dimanche 3 février 2008

à ces filles sans tain

Vous étiez sur le quai,
Les bateaux étaient loin,
Vos regards en billets,
N'épousaient pas le vain ;
Vos robes de dentelle
Étaient à vos missels
Oubliés un matin
Sous la flamme chandelle
Qui au jour s'est éteint ;
Vous n'étiez pas de celles
Que l'on nomme catins,
Qu'une prude pucelle
Dont on cache le sein ;
Vous étiez imparfaites,
Votre corps s'en souvient ;
A la mort l'on ne prête
Que l'espoir d'un embrun,
Mais des ombres en fait
Vous étiez cet écrin
Que l'on allonge au ciel,
Qui referme sa main
Sur vos lunes jumelles,
Pour un plaisir lointain ;
Vous restez sur le quai
Sur ce banc qui se plaint,
Que nos mondes sont laids
Alors que vos parfums
Ne sentent pas le lait
Qu'il leur faut, aux gamins.

samedi 19 janvier 2008

Et pourtant l'on y croit

Quand l'oiseau sans ailes abhorre l'horizon
Que le ciel se flétrit aux rivières d'argent
Le soleil aux absents aborde l'hors-saison
Sous le lucre malin d'un matin sans amants

Le miroir indécent dessine le poupon
L'image d'Epinal de ces rêves d'avant
Aux couleurs automnales qu'on rangeait au fond
A côté du berceau fichu et insouciant

Et les anges déçus saignés aux quatre veines
Sur le bord esquissant la chute de l'intrus
Ont le coeur en tempête et la bave des chiennes

Le tiroir incommode aux papiers incendiés
Se referme à ces temps que conjugue le pus
De l'imbu des égos à la vie insensée

dimanche 13 janvier 2008

C’est Venise qui ment

Au trottoir de la vie
Sous la lune orpheline
A l’éclat des amants,
Souvenir d’une envie
Décousue d’or, féline,
C’est Venise qui ment
Sous l’apparat d’un masque,
De lumière en paillettes
Qu’à peine on devine
Le soleil grimaçant ;

Défouloir de nos si,
La rancune assassine
Des ébats qu’on dément,
Avenir d’un Paris
Mal tenu, sans racine,
C’est l’hantise au volant
Aux carats de nos frasques,
Qui l’enterre sans tête
Sous la Seine utérine
A l’éveil de l’enfant.

samedi 29 décembre 2007

Les amours inutiles

Sur le flanc transparent du rivage immobile,
Sous le coup futile d'irraisons rémanant,
L'attraction l'infâmant en un trait qui se tend,
L'autre été sans subtil ressurgit et rutile ;

Comme les coeurs tyrans à l'étoile inutile,
Ressassent les envies qu'on laisse qu'aux amants,
Consolant dans l'oubli le vulgaire ornement,
Aux notes se dressant à l'ombre d'une idylle ;

Faut-il que les amours ne soient qu'adultérines,
Qu'à l'enfant les passions se fassent assassines,
Que les masques restent pour faire le chemin ;

Un aller sans retour évitant le détour,
Un conte pour gamin qu'on croyait pour deux mains,
Et la flamme s'éteint, le rien reprend son tour.

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