Puisqu'il faut bien tracer la route

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samedi 28 février 2009

Les mots riens

Sur les notes de sel qui peignent au Rimmel
La mélodie des corps qui se jouent de leurs peaux,
Les enfants ont grandi sur le vaste plateau
Où s’offrait l’homélie de leurs peurs charnelles ;

Ils ont brûlé la vie sur les traces de Rome
Poussé jusqu’à l’orgie, leurs envies de rivages
Et noyé dans leur cri, le bonheur de passage
Egaré en chemin tel le ver d’une pomme ;

Il n’y a plus de mer, d’océan pour l’ennui,
Plus d’engeance dorée, accrochée à leurs lits
Juste à peine une nuit pour rêver à leurs fins ;

Lors les mots sont dits vains et la phrase un peu blême
Car les vers ont inscrit sur les blancs du poème
Le déni du mensonge qu’ils voulaient demain.

lundi 17 mars 2008

Dis, c'est quoi un arc-en-ciel ?

Quand au défi de l'ombre
S'imprègne chaque voix
D'obscur et de pénombre
Notre enfer reste là
A garder les décombres
Qu'on voudrait tout là-bas
Au placard qui s'encombre

On rappelle les rêves
Les minutes du monde
Qui ont fait notre sève
L'instant d'une seconde
Ce gâteau, cette fève
Dans nos gorges profonde
Et que rien nous l'enlève

On promet, on arrache
Le papier et les mots
L'illusion qu'on se gache
A la faire de trop
On "sonnet", on se crashe
Aux fantômes dévot
On se perd sans attache

On se jette le ciel
On oublie la raison
Qu'a fait que l'arc-en-ciel
A pleuré sous les ponts
On joue à la marelle
Pour crever de passion
Sans serment et sans sel

On a filé les routes
Torturés de désirs
Flanqués de tous nos doutes
Plus grands que nos empires
Si le bleu sous la voûte
Peut encore rougir
Il dit notre déroute

Quand au défi de l'ombre
On rappelle les rêves
On promet, on arrache
Au placard qui s'encombre
Et que rien nous l'enlève
On se perd sans attache
Sans serment et sans sel

Dis, c'est quoi un arc-en-ciel ?

dimanche 9 mars 2008

Ainsi font font font


Dans le ventre secret de cet ange orphelin,
Sous la main qui le tait, la musique du quai
Se perd là, fait le guet, l'âme tique au parapet
De son antre-sujet et se range encore loin ;

Les mots cachent le fond et ainsi font font font,
On "silence" sans fin la blancheur qui effraie ;
Sans attache émotion aux blondeurs qui brillaient
La défense s'éteint jusqu'à l'autre saison ;

N'oublie pas que le temps n'entend pas la chanson
Et qu'ainsi font font font, ne pardonne l'absence
Que l'orage ait raison, que la vie te soit don ;

A regarder les murs dessiner l'insolence
D'un cœur qui s'arrache le soupir d'évasion,
La muse en parjures se dresse là, immense.



vendredi 29 février 2008

Déliquescence

Bébé est mort au lupanar
A la folie des suicidés
Foulé au pied d'anges bizarres
Bébé est mort au lupanar
Dans les ors gris mal dessinés
Fichu des trops des pas assez
Bébé est mort au lupanar
A la folie des suicidés

Les mots sont sang, sans destinée
Le verbe ment et c'est trop tard
L'idée qui gît sur le trottoir
Les mots sont sang, sans destinée
L'envie de rien sauf de savoir
Pourquoi les maux ankylosés
Les mots sont sang, sans destinée
Le verbe ment et c'est trop tard

Ouvre les yeux peut-être qu'est
Cette pudeur cet imparfait
Qui font des fleurs, roses fanées
Ouvre les yeux peut-être qu'est
La dérision du moi enflé
De cette envie qui le quittait
Ouvre les yeux peut-être qu'est
Cette pudeur cet imparfait

Bébé est mort au lupanar
A la folie des suicidés
Panse tes maux, pense au hasard
Bébé est mort au lupanar
Il vit là-haut pleure d'hanter
Tous ces trops bien ces pas assez
Bébé est mort au lupanar
A la folie des suicidés


dimanche 27 janvier 2008

Il sera plus d'une fois

Sous la voûte intestine
Que la prose combat
A la lettre assassine
D'un Eden qui n'est pas
C'est la plume qui grave
A l'alcool dans le foie
Les vaisseaux qui s'épavent
Au récif du Rien roi

Lors éteins la lumière
Dynamite mon sang
Fais tomber mes paupières
A dresser l'instrument
De tes nuits libellule
Où implose sans temps
L'étoile ridicule
Qui nous laisse inconscients

Et les fleurs de cyprine
Faneront sur les draps
Quand la tige orpheline
En silence rompra
Mais nos souffles infants
Resteront dans nos bras
Le verre sur leur banc
Son cristal brisera


samedi 26 janvier 2008

A nos rages futiles



On fumera des havanes
Aux visages des catins
Et les paons se pavanent
Dans leurs culs de putains

Et les vies sans cordage
Balaieront les matins
Les filles sans corsage
Dans leurs draps de satin

Sous des mots qui se vrillent
On verra les nuages
Leurs amarres sans quille
Leurs futiles sans âge

On brisera leurs seins
Cette boue qui leur brillent
Et le vent leurs desseins
Soufflera la manille

Puis les cieux impérieux
Sur ces rêves malins
Fouleront nos aveux
Sous nos mines sans teint

On aura cette corde
Accrochée à nos yeux
Et nos corps qui se tordent
Quand nos coeurs sont piteux

A nos mies nos dessins
Que la note s'accorde
Car on veut sans chagrin
Que nos baisers nous mordent


mercredi 7 mars 2007

Inaboutie

Il y a tant de choses
Mussées dans un silence
Qu’on rêve mais qu’on n’ose

D’ici à la démence
Tout est dans le brouillard
Dans l’infime nuance

Ce n’est pas le hasard
Que tout s’écoule ainsi
Le soir jusque très tard

Toujours les mêmes cris
De souffrance, de joie
Qui parcourent la nuit

Reste un dégoût en soi
De n’y aller au bout
Aux confins de la voie

On fait un point c’est tout
Réglé à la seconde
Le reste reste flou

Clarté (spleen)


La ville sombre et ses tours fumantes
Qui crachent la suie du cœur des hommes
Etalent leur vermine grouillante
Dans la mer noire de la vallée
Soufflent sifflent dans leur grave somme
Comme quand dort la femme affalée

Les égouts aux vils parfums putrides
Refoulent dans une boue immonde
Toutes les rouilles et les acides
Qui bouillonnent pourrissent au fond
Dans les grandes entrailles profondes
Où grouille ce sinistre limon

Dorment dans les rues vides et glaciales
Les squelettes ivres de clochards
De leurs fortes mâchoires bestiales
Accablent de flots d’obscénité
Les ombres passantes des regards
Qui s’envolent dans l’obscurité

Le voile blanc éclaire la gorge
Féminine de la sombre ville
De l’amertume qu’elle se forge
Dans sa jouissance de jeune fille
Elle se meurt de ses jeux puérils
Et le sang dans ses cheveux scintille

Olympe


O Olympe je grimpe à ton flanc
Par des chemins sinueux et déroutants
Où le brouillard de fumée bleue
Se pose et m’attrape dans ses nœuds

Je hais le monde du très bas despotique
Qui fait rimer à lui harmonique
Alors que le malheur agonise
Et que le bonheur fade fidélise

Tout le monde croit à un idéal
Au lieu de tourner dans la spirale
Et marcher sur des marches fumeuses
Où les silhouettes sont charmeuses

O Olympe ondulante qui se débauche
Tel un serpent dans un trait s’ébauche
Je viens à toi pour moi malgré moi
J’erre sur ta route sans toi sans toit

Je ne sais rien de toi mais tu m’attires
Dans tes filets que le monde a fait d’ire
De spleen d’amertume de vices
Alors que tu n’es qu’un dos lisse

Que dire sur ce qui me séduit
Elle n’est plus qu’un rêve qui s’enfuit
Toi tu es là tu m’assiste tout bas
Tu me murmures qu’elle n’existe pas

O Olympe divine séductrice
J’aime ta folie destructrice
Quand tu m’enlaces avec grâce
Tu m’étouffes et tu te lasses

Tu n’éprouves plus aucun plaisir
Puisque de souffrir tu me fais rire
Sadique masochiste est l’amour
Qui nous prend et nous tue tour à tour

Piètre Orient que cette citadelle
De sentiments toujours plus mortels
Elle s’englue dans la bassesse
Et ne partage plus aucune caresse

O Olympe gardienne de mon hystérie
Tu me tortures et me lies
Pour arracher ma souffrance
Et me soutirer ce qui te met en transe

Qui est fou Qui est folle
Nous sommes dans une ère molle
Souvenirs oubliés Voluptés de mort
Tu sais où je vais sur ton corps

Tu te tords tu te courbes
Tout haine s’embourbe
Ta vie est éternelle et belle
Et c’est moi qui tire les ficelles

Les mystères de Dionysos


La nuit colore les lieux
D’une nuance foncée
Et les ombres élancées
Dansent la danse des dieux

Elles vacillent fragiles
Telles des Giacometti
Au rythme d’un feu occis
Des yeux las remuent leurs cils

Pieds nus sur les feuilles mortes
Sur un mince corps d’ébène
Valse comme un fou silène
La forme enflée qui s’emporte

Aux sons silencieux du bois
Se mêle la voix charmeuse
D’une corde d’or frileuse
A la note que l’on boit

La poésie de la lyre
Enflamme les deux esprits
Aux deux corps nus engourdis
Saouls à l’ombre de la myrrhe

Et comme les tiges vertes
De la vigne qui s’enlacent
Le raisin la bouche embrasse
D’un mouvement doux alerte

Et dans ces couleurs naïves
Mussés sous les grands feuillages
Ils attendent les nuages
Jusqu’à des heures tardives


Nuit de Mai

C’était la longue nuit de Mai
Comme l’aurait écrit Musset ;
O ma drogue, fille de Dieu;
Que je voudrais ton coeur te prendre,
Toi qui m'arraches les aveux
Les plus profonds et les plus tendres ;

C’était la longue nuit de Mai,
Celle où mes yeux te regardaient,
Où le violon de Prokoviev
Résonnait sherzo dans ma tête,
Dans ma tristesse de poète
Comme ton regard sans griefs ;

C’était la longue nuit de Mai,
Dans son bleu profond et épais,
Notre bateau s'était échoué
Loin de notre île à tous les deux,
Sur un écueil dans l’air brumeux
Enorme comme deux années ;

C’était la longue nuit de Mai
Où le ciel tout nu s’endormait ;
Un frisson traînait sur les dos
Comme des notes qui s’envolent
Dans l’air troublé et s’affolent,
Ne reste qu’une goutte d’eau ;

C’était la longue nuit de Mai
Dénudée et sans même un mais ;
Tu étais comme une déesse,
Mousse blanche, vaporeuse,
Réchauffant paresseuse,
Tu m’étais comme une caresse ;

C’était la longue nuit de Mai
Comblée d’êtres si imparfaits ;
Belle comme la mer qu’on voit
Valser entre les grands rochers,
Aux falaises se raccrocher
Et s’en aller la bague au doigt.

samedi 23 décembre 2006

Nymphe cosmique

Tourne cette nymphe aux yeux pers
Vêtue de ses nues de coton,
De sa nudité sans façon
Elle est toute dans son affaire ;

Charmant minois sous ma lumière
Me sourit sous son air coquin
Depuis longtemps chaque matin,
Tous les jours encore plus fier ;

Pourtant moi, je ne le suis pas,
Pour lui je serai destruction
Pourtant pas par mon intention,
Même je ne serais plus là ;

Tourne cette nymphe aux yeux pers
Vêtue de ses nues de coton,
De sa nudité sans façon
Seul dans mon coin, je désespère.

mercredi 11 octobre 2006

Dernière escale du soir


Le ciel s'enflamme au crépuscule du jour passé,
La voûte incendiée s'appuie sur les noirs vallons,
Contraste, sombre corps nu aux jolis seins ronds,
Le corps s'enflamme au crépuscule du jour passé,

Mouvements lents, le temps de revoir les souvenirs,
Regrets, peut-être, de l'image qui s'efface,
Ou plaisir d'un long sommeil heureux sans grimace,
Trompeur aller de sérénité, sans revenir,

De brefs flashs qui reviennent flous, intemporels,
Noir, puis un trou de lumière qui s'agrandit,
Mal qui frappe la mignonne chose qui vit,
Créature marquée du malheur des mortels,

Des bulles à la silhouette de la lune
Remontent à la surface, pleines de nuances,
Ces paradis bleus où l'émotion est intense,
Puis des pertes mystérieuses comme des runes,

La dernière escale passée, fin du voyage,
La tâche rouge sang sur le sol constatant,
Plus légère de ces déceptions la quittant,
Elle s'en va, elle n'entendra pas l'orage.

Absinthe

Brouillon d'images naïves, enfantillage,
Tu es ingénue et douce comme du miel,
L'air jeune boudeur avec tes yeux vert au ciel,
Les mains jointes entre les genoux, vierge sage ;

Ton petit nez, tes lèvres roses ronchonnaient
Avec le charme simple de petite fille
Qui me séduit sans effort et qui me titille,
La moindre de tes bêtises je pardonnais ;

Un ange est passé doucement sur ton visage,
T'a dessiné tes fines lignes de gamine,
Et l'âge a pris soin de tes courbes féminines
Pour que tu aies la lente force d'un nuage ;

Fruit de l'alchimie, plus jolie que le grand ciel,
D'où venais-tu, ô muse au minois d'enfant ?
Discrète et facile, légère comme un faon,
Tu surpassais tous les appâts artificiels ;

La vie rose est trop monotone pour nous deux,
Trop morose le silence qui nous confronte ;
N'hésite pas et dis-moi ce qui te fait honte,
Chante-le sur des alexandrins amoureux ;

J'ai besoin de ta voix, me sentir près de toi,
Je veux percevoir ton souffle chaud sur ma peau,
Je voudrais juste que tu murmures les mots,
Pour pouvoir enlever mes murs et mes parois ;

Et dans la longue nuit bleue qui s'avancera
Baiser te peau d'abricot tu me laisseras.

Aléas

C’était au petit matin,
Te rappelles-tu, ma sœur,
Sous les voiles de satin,
Comme s’envolaient les heures ;
Tu avais les seins dressés,
Nobles, gorgés de bonheur ;
Dans le creux de ta vallée,
L’eau au rythme de la lune,
Tu la sentais remonter
Caressant tes douces dunes ;

Te souviens-tu, mon enfant,
Tremblait ton coquelicot,
Comme doucement le vent
Remuait les blés falots,
A la croisée de nos nuits
Lisse comme l’abricot ;
Tu dressais tes seins durcis
Telle une statue des dieux,
Quand tu poussais de tes cris
La gente porte des cieux ;

Te rappelles-tu, ma Muse,
De l’alcool et de l’acide
Il fallait qu’on en abuse ;
Le romantique suicide ;
On voulait voir la folle vie
Avant les visions morbides ;
Dans les fumées de la nuit
Des idées troubles d’espoir
On a eu, trompant l’ennui,
Ayant la peur dans le noir ;

Te souviens-tu, mon amie,
Quand nous rêvions, solitaires,
De combattre l’ennemi
Dans un lieu imaginaire ;
Tu refaisais ton destin
Sur tes rimes et tes vers
En attendant le matin ;
Tu n’avais pas froid aux yeux
Mais t’avais peur du chagrin :
Tu n’étais que toi, pas dieu ;

Tu te rappelles, mon cœur,
Lui qui était immortel,
Ce spleen mêlé de malheur ;
Tu n’avais rien d’éternel,
Toi, tu le savais trop bien
Quand tu regardais le ciel ;
Ne serait plus le matin
Tout au bout de cette nuit
D’été du chaud mois de juin ;
A ta mort c’était minuit ;

Te rappelles-tu, m’amour,
Cet instant où sont tombés
Tous tes rêves de toujours ;
T’as rejoins les macchabées
De ceux que tu voulais perdre ;
T’as laissée ton bien-aimé
Qui restera à t’attendre,
Lui chez qui tu revenais
Quand la mort manquait te prendre ;
Elle partait, tu filais ;

Tu ne te rappelles pas
Combien de larmes versées,
Combien de temps il pleura
Celle qu’il avait bercée ;
Il se meurt et il mourra ;
T’avais laissé trop d’affaires
Dans ses chers appartements
Comme des ruines de guerre
Dans le lit d’anciens amants :
Il est mort, pauvre hère !

lundi 9 octobre 2006

Une vie

L'amour est une fleur
Dont le désir effleure
Chaque pétale blême
Pour qu'il dise : je t'aime

On a la fleur de l'âge,
On vit sur un nuage ;
Encor enfant on dit :
"La vie c'est bien joli"
On a le coeur dans l'âme,
Le vague dans ses lames,
On veut voler plus haut,
Sortir de notre peu ;
Mais on oublie la vie,
C'est quand même pourri

vendredi 6 octobre 2006

De rebus quas in nocturna videtur

Je marche dans le désert
Sans superflu sans affaire
Je goûte à l’eau de l’oasis
Qui au fond de moi glisse
J’embrasse les deux dunes
Aussi rondes que la lune
Défait de toute parole acerbe
Je vais me coucher sur l’herbe
Bouclée belle chatouillante
Réelle tant le rêve hante
Je descends un peu plus bas
Vers la grotte close là-bas
Il suffirait qu’un autre le fasse
Que par ma propre main il trépasse
C’est destiné à mes prochains
Pas à un clandestin

L'aube


L’aurore pointe son nez

Dans ce ciel ensoleillé
Teinté de mille pastels
Spectacle de l’Immortel
Bleuté il s’est embrasé
Comme une feuille en papier
Il se rappelle des instants
Qu’on avait cru s’échappant
Il se souvient de la nuit
Quand la vie s’est épanouie
Lors l’or des corps a coulé
Dans l’heure ainsi sublimée
Quand le décor s’est noyé
Dans la bleue mer affolée
C’était le temps du nu âge
Epais, troublant des nuages

jeudi 5 octobre 2006

Coup de vent


Les rossignols ne chantent plus
Et le jour clair s’en est allé
La nuit lourde et fort ventrue
Depuis qu’un autre s’est noyé
Dans les liquides de ma mer
Qui mouille ce sable de terre

Coulent sur mon cuir nu et rose
Comme des perles de cristal
Mes larmes sèches de névrose
Qui rouillent ma flèche de métal
Que j’allais tantôt balancer
Dans ce rythme chaud cadencé

Où es-tu donc mon nirvâna
Avec ton jardin de bruyère
Fleuri de fleurs qu’on te donna
Quand tu touchais notre misère
Qui frissonnait sous ta caresse
Et réveillait notre jeunesse

O mon ange aux plaisirs perdus
Dans ton ventre gonflé par l’autre
Reviens très vite dans mes nues
Qui seront à nouveau les nôtres
Je tourne en rond comme un damné
Dans ma tête de condamné

La vie sans toi je la connais
Avec sa tristesse chronique
Tous les soirs un peu je pleurais
Au fond de mon oeil alcoolique
Les larmes sèches du remord
Qu’avant toi revienne la mort

Pourtant tu sais à dix-sept ans
On n’a pas envie de mourir
Et que de vivre c’est dément
Même s’il faut tout en souffrir
Alors reviens avec la mer
Pour me noyer dans ta rivière

Les rossignols rechanteront
Et le jour clair s’en reviendra
La nuit ton ventre sera rond
Dans ce jour où tu me noieras
Dans les liquides de ta mer
Qui mouille ta rose légère

Mon rêve

Je rêve de toi, de tes yeux,
De ton corps que je ne sais pas,
D’être sur tes reins dans le creux,
De ne jamais revenir là ;

J’ai tant de chose à te dire,
A te murmurer dans l’oreille ;
Je veux partir et puis mourir
Dans le jardin des sept merveilles ;

Je te veux toi, pour toi, pour moi,
Portée toutes voiles dehors ;
Je voudrais et je ne veux pas
Que mon navire ne soit d’or ;

Je voudrais une mer houleuse
Qui nous emporterait très loin
Des habitudes ennuyeuses,
De ce habituel train-train ;

Je t’offrirai de belles fleurs
Qui fleuriront ton ventre rond ;
Je t’offrirai de longues heures
Ornées d’amour et de passion ;

Nous aurons quatre grands murs blancs
Que nous décorerons de roses,
Sentant des parfums inquiétants,
Qui nous sortiront du morose ;

Je t’emmènerai, tout là-haut,
Jusqu’à l’étoile où je suis né,
Dans les cieux les plus beaux :
Tu seras heureuse, juré !

Alors nous resterons là-bas,
Tous les deux pour toujours, enfin !
Et nous regarderons en bas,
Se fatiguer ces crétins ;

Et devant leurs visages blêmes,
Ils verront, ces cons, que je t’aime !

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