Puisqu'il faut bien tracer la route

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lundi 24 mars 2008

Noces de papier

Le stylo frémissant
Dans la main qui le tient
Dessine tes tourments
Qu'une nuit j'ai fait miens
Le galbe d'un mollet
La flamme feu follet
Qui brillait dans tes yeux
Quand on comptait par deux

Le crayon va crissant
A la courbe en cheveux
Se fiche en s'empalant
Là où l'on met nos voeux
Notre or n'était pas lait
Quand il disparaissait
Sous le zeste de peau
Qui se faisait dévot

Bébé n'est pas si laid
Quand au soleil couchant
Des rêves qu'il faisait
En nos deux cœurs amants
Mais au matin sordide
Dans ce ciel qui se vide
Il ne restait que sang
En flaque qui s'étend

La plume sans son encre
En grave le papier
Y jette toutes ancres
Pour ne pas oublier
Que l'aube l'eût été
Si le vent si rebelle
S'en était pas mêlé
Pour lézarder le ciel

Lors la gomme à la main
On baisse le rideau
On se saoule de vin
Pour tenir le radeau
Sur le bas de tes reins
Fichu de ce ravin
Qui lorgne dans nos yeux
Cet embryon défunt

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