Puisqu'il faut bien tracer la route

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mercredi 11 octobre 2006

Absinthe

Brouillon d'images naïves, enfantillage,
Tu es ingénue et douce comme du miel,
L'air jeune boudeur avec tes yeux vert au ciel,
Les mains jointes entre les genoux, vierge sage ;

Ton petit nez, tes lèvres roses ronchonnaient
Avec le charme simple de petite fille
Qui me séduit sans effort et qui me titille,
La moindre de tes bêtises je pardonnais ;

Un ange est passé doucement sur ton visage,
T'a dessiné tes fines lignes de gamine,
Et l'âge a pris soin de tes courbes féminines
Pour que tu aies la lente force d'un nuage ;

Fruit de l'alchimie, plus jolie que le grand ciel,
D'où venais-tu, ô muse au minois d'enfant ?
Discrète et facile, légère comme un faon,
Tu surpassais tous les appâts artificiels ;

La vie rose est trop monotone pour nous deux,
Trop morose le silence qui nous confronte ;
N'hésite pas et dis-moi ce qui te fait honte,
Chante-le sur des alexandrins amoureux ;

J'ai besoin de ta voix, me sentir près de toi,
Je veux percevoir ton souffle chaud sur ma peau,
Je voudrais juste que tu murmures les mots,
Pour pouvoir enlever mes murs et mes parois ;

Et dans la longue nuit bleue qui s'avancera
Baiser te peau d'abricot tu me laisseras.

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