Puisqu'il faut bien tracer la route

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dimanche 17 février 2008

L'instant même

A l'instant même où tu as guidé
Ma déroute sur le fil de tes pas,
Où la voûte des amants figée
A foulé l'indécis de ta voix,
On a enfilé le pull effiloché
Qui nous a tenu l'hiver si froid ;
On savait que le soldat passé,
Que l'envie ne nous délivrerait pas,
A l'instant même où ton corps sage
Irait rouler à d'autres fortunes
A ces mains qui défont ton corsage,
Sous le regard de l'autre à sa une ;
Et pourtant on savait que les torts,
Comme la vie qui nous a floués
Sur l'autel du cul plat de nos morts,
Seraient, à nos ébats, partagés ;
A l’instant même où nos airs évanouis
D’avoir connu le frais quand c’était beau
C’était nos trajets qui étaient dits
Et notre tragédie en nos mots ;
A l’instant même où nos riens sans nous
Se sont tordus le cou sur l’effort
Qu’on croyait le septième des fous
Mais c’étaient nos yeux mus de remords ;
On aurait pu jouer autrement
Pour tourner notre fichue page,
Laisser les morts un peu plus vivants
S’oublier pour éloigner l’orage.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une belle écriture, jolie découverte :)

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