L'instant même
A l'instant même où tu as guidé
Ma déroute sur le fil de tes pas,
Où la voûte des amants figée
A foulé l'indécis de ta voix,
On a enfilé le pull effiloché
Qui nous a tenu l'hiver si froid ;
On savait que le soldat passé,
Que l'envie ne nous délivrerait pas,
A l'instant même où ton corps sage
Irait rouler à d'autres fortunes
A ces mains qui défont ton corsage,
Sous le regard de l'autre à sa une ;
Et pourtant on savait que les torts,
Comme la vie qui nous a floués
Sur l'autel du cul plat de nos morts,
Seraient, à nos ébats, partagés ;
A l’instant même où nos airs évanouis
D’avoir connu le frais quand c’était beau
C’était nos trajets qui étaient dits
Et notre tragédie en nos mots ;
A l’instant même où nos riens sans nous
Se sont tordus le cou sur l’effort
Qu’on croyait le septième des fous
Mais c’étaient nos yeux mus de remords ;
On aurait pu jouer autrement
Pour tourner notre fichue page,
Laisser les morts un peu plus vivants
S’oublier pour éloigner l’orage.
Ma déroute sur le fil de tes pas,
Où la voûte des amants figée
A foulé l'indécis de ta voix,
On a enfilé le pull effiloché
Qui nous a tenu l'hiver si froid ;
On savait que le soldat passé,
Que l'envie ne nous délivrerait pas,
A l'instant même où ton corps sage
Irait rouler à d'autres fortunes
A ces mains qui défont ton corsage,
Sous le regard de l'autre à sa une ;
Et pourtant on savait que les torts,
Comme la vie qui nous a floués
Sur l'autel du cul plat de nos morts,
Seraient, à nos ébats, partagés ;
A l’instant même où nos airs évanouis
D’avoir connu le frais quand c’était beau
C’était nos trajets qui étaient dits
Et notre tragédie en nos mots ;
A l’instant même où nos riens sans nous
Se sont tordus le cou sur l’effort
Qu’on croyait le septième des fous
Mais c’étaient nos yeux mus de remords ;
On aurait pu jouer autrement
Pour tourner notre fichue page,
Laisser les morts un peu plus vivants
S’oublier pour éloigner l’orage.
1 commentaire:
Une belle écriture, jolie découverte :)
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