Puisqu'il faut bien tracer la route

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mardi 8 janvier 2008

Aux voyages sans heures

Que le tendre rêveur dans mes mains trop victimes
D'avoir gravé l'erreur sur les murs d'infortunes
Referment la rancoeur d'un demain qui s'abîme
La brûlure à sa peau cette peur reflet brune

Que l'obscur pourvoyeur du liquide de vin
D'avoir noyé l'absence à cacher aux divins
Caresse le malheur qui fleurit sur la fin
Sur la tombe du sens que l'on mâche en vain

Si les mots oublient tout et les yeux sont trop vides
Que les corps ingénus sous l'onde volubile
Laissent encor l'espoir de pousser l'inutile
Si le tout dit plus rien à nos langues acides

On a crevé l'abscès mais jamais la lueur
Esquissé les douleurs qui emplissaient les quais
Sous le vent de l'humeur que nos vices pliaient
Comme un drap ridicule aux matins sans ardeur

Le supplice à nos mains aux plaisirs envolés
A un goût de liqueur qui semence la ronce
Qui se donne sans or à gorge déployée
Personne n'entendra cette ultime semonce

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