Faudra-t-il repeindre la plage ?...

Devrais-je te dessiner à quoi ressemble mon ciel, même s'il ressemble à ces yeux qui me regardent ? Devrais-je te dire toutes ces choses qui me dépassent, qui me tournent la tête et m'emmènent sans cesse dans l'impasse... Devrais-je te repeindre les fonds des coquillages et un bout de cette plage pour que tu daignes la contempler ?

De tes yeux tournés vers ces rêves accrochés à la nouvelle lune, tu es là, debout au milieu d'un désert où chaque dune est un mur de sable qui t'enlise chaque fois un peu plus, chaque fois que ton oeil qui s'ouvre, le tue... Toi qui dis que ton âge, que les rouages, tu sais où ils se situent... Quand tu vois que tes yeux partent en brouillage chaque fois que tu passes le coin de la rue...

Je n'ai pas de leçon à te donner, j'ai vécu et sûrement pas assez... Mais je sais... Je sais où il ne faut pas aller... Tous les chemins, toutes ses routes dans le creux de mon bras, je les ai gravés... Je les ai saignés... Et je sais...

Je sais que la trace de mes pas n'est pas encore inscrite dans le muscle de mes pieds... Je sais que si les cartes existent, il n'y figure pas tous les sentiers... Et que, ça tu le sais, ça vaut le coup d'essayer de les emprunter...