Un jour quand je serai grand...
Un jour, quand je serai grand, je saurai dissimuler mon âme à tous les gens. Je saurai mentir : dire les choses les plus belles sur des histoires d’une nuit ou d’une semaine, porter aux nues celles qui n’ont jamais commencé, graver dans le marbre et dans les rêves, celles qui se sont terminées. Un jour quand je serai grand, je serai capable d’oublier les récits d’infortune qui ne sont jamais terminés, mentir par omission et jouer les ingénus. Un jour quand je serai grand, je ne me lancerai plus sur le vélo de la vie, en lâchant le guidon et les pédales, les dents en avant et le mur pas loin, devant. Un jour quand je serai grand, je m’assiérai devant la cheminée, j’écrirai sur un beau papier blanc tout ce que je n’ai pas dit et à la tombée de la nuit, je prendrai les papiers et le stylo, embrasserai ma femme et mes marmots, j’irai vers cette commode qui porte bien son nom, y mettrai mes feuilles griffonnées et fermerai le tiroir à clé.
Ensuite, au fond de mon lit, jusqu’à ma fin, j’irai pleurer.
Ensuite, au fond de mon lit, jusqu’à ma fin, j’irai pleurer.
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